Le Redox ep 2 : le paramètre oublié des maladies fongiques.
L'Agronomie et Nous est un mail diffusé chaque semaine, principalement destiné aux agriculteurs. Il met en avant le meilleur de la recherche agronomique mondiale, synthétisé par Loan Wacker, agronome et tête chercheuse chez AgroLeague.
Retrouve cet article sur notre blog.
Bonjour à tous, la semaine dernière je vous ai parlé de l’influence du redox sur la croissance des plantes. Cette semaine, je continue la série sur le redox en abordant… l’immunité de la plante. Si vous vous demandez pourquoi votre parcelle prend la JNO ou la rouille, tandis que la parcelle du voisin n’est pas touchée... Nous allons voir que le potentiel redox du sol et de la plante intervient dans le développement de tous les types de maladies.
Dans cet article, je ne reprendrai pas les bases du redox qui sont abordées dans l’article de la semaine dernière.
Les maladies fongiques se développent en milieu oxydé
Quand les humains doivent stocker une molécule nocive pour leur santé, ils la stockent dans la graisse. La plante n’a pas vraiment de stock de graisse, mais elle stocke les molécules oxydantes dans la paroi de ses cellules.
En s’attaquant à la plante, les champignons entrent d’abord en contact avec les parois autour des cellules. Leur développement est conditionné à la présence de ces molécules oxydantes : s’il n’y a pas de substances oxydantes dans la paroi, le champignon pathogène ne peut pas se développer et ne colonise pas la plante.
C’est pour ça que les maladies fongiques se développent majoritairement dans des conditions oxydées.
Quand le ciel est couvert
Quand la densité de semis est très importante et que les feuilles se font de l’ombre
Le matin (pas de photosynthèse pendant la nuit)
De manière générale, les maladies fongiques se développent plus facilement sur des sols acides et oxydés. Pour comprendre quelles pratiques influencent le redox des sols, c’est ici.
Pour lutter contre les maladies fongiques on peut utiliser 2 stratégies
Sur-oxyder la maladie : quand la plante est attaquée, elle produit de l’eau oxygénée pour sur-oxyder le champignon et le tuer. Les fongicides aident ce mécanisme. Ils ont un effet hyper-oxydant sur les champignons. Ce moyen de défense augmente la sensibilité aux autres maladies fongiques.
Eviter le stress oxydatif : éviter d’exposer la plante à des conditions trop oxydées pour prévenir l’attaque de maladies fongiques.
Les viroses se développent sur pH faible et sol oxydé
De nombreuses études montrent que les virus sont ralentis par un pH du sol et de la plante faible. Par contre, un redox élevé favorise leur développement.
Une céréale qui pousse sur un argilo-calcaire labouré après un été sec sera très susceptible d’attraper la JNO, s’il y a une forte pression en pucerons cette année-là (le puceron est le vecteur).
Les bactéries pathogènes préfèrent les milieux réduits
Les bactéries, au contraire, préfèrent un milieu réduit et un pH neutre voire légèrement basique. On trouve beaucoup de documentation sur le riz, malheureusement moins pour les cultures communes en France.
Chaque être vivants une plage de pH/redox idéal pour se développer, en voici une synthèse.
Merci à Olivier Husson pour cette diapo récapitulative
En résumé
Comme tous les êtres vivants, les maladies des cultures ont un couple pH/redox idéal pour se développer.
Les maladies fongiques se développent plus facilement sur des plantes oxydées
Pour lutter contre les maladies fongiques, on peut soit prévenir la plante de l’oxydation, soit la sur-oxyder avec un fongicide.
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